Je ne compte plus combien de fois j’ai entendu cette réplique, ni combien de fois les gens prennent pour acquis que je suis disponible pour n’importe quoi et à n’importe quel moment, parce que je « suis à la maison ».
En fait, je travaille de la maison, et ce depuis 2007. La clé de cette phrase est le verbe « travailler ».
Malheureusement, les amis, les membres de la famille et les connaissances semblent avoir une vision un peu déformée de ce que je fais. Ils me disent souvent que je suis chanceuse, mais ils disent surtout « Oui mais toi, tu es à la maison » comme si le simple fait de travailler de la maison voulait dire que je dors tard le matin, je passe ma journée en pyjamas, je regarde la télé sur le divan, je me gave de chips, de biscuits, de bonbons ou de popcorn devant des films sur DVD, je me fais bronzer pendant des heures l’été, sur ma terrasse ou je tourne en rond, en me cherchant des ami(e)s ou des choses à faire.
Bien entendu, il me fera plaisir de prendre une courte pause pour siroter un café avec un membre de la famille qui est de passage en ville et que je ne vois pas souvent, ou de prendre un appel occasionnel, mais très occasionnel, quand une amie a besoin d’un conseil, mais autrement, je me lève à peu près chaque matin entre 6 h 45 et 7 h. Je m’occupe rapidement de quelques tâches nécessaires autour de la maison et je prépare le café. Je déjeune quelques minutes et je m’habille. Parfois, quand j’ai le temps, je m’entraîne très tôt le matin pour bien débuter ma journée. Ensuite, je m’installe devant mon ordinateur à consulter la planification de ma semaine, gérer les échéanciers, retourner des appels, fixer des rencontres en ligne ou en personne, ou je travaille déjà sur un ou des projets en cours jusqu’à l’heure du midi et ensuite jusqu’à 17 h 30 ou 18 h au moins, et c’est ainsi pour le reste de ma semaine. Parfois, j’ai de gros projets qui me demandent de travailler le soir ou quelques heures la fin de semaine, selon l’urgence et l’échéancier, etc.
D’autres fois, je délègue du travail à mes collaboratrices et collaborateurs, pour m’aider à bien satisfaire les demandes des clients. Et je vérifie toujours le travail accompli par ces personnes, même si elles livrent des projets impeccables et professionnels.
Si j’ai un peu de temps libre, j’avise mes clients réguliers que j’ai du temps s’ils ont des projets à me confier, des besoins spéciaux ou un travail inattendu, ou je fais un peu de réseautage virtuel, et je cherche des activités auxquelles je pourrai assister en personne au cours de la semaine. Le reste du temps, j’assure la permanence de quelques adresses de courrier électronique pour des clients, je prépare des envois et des invitations hebdomadaires, je rédige mes billets de blogues, je travaille dans mes projets d’écriture, et je m’occupe de l’aspect administratif de mon entreprise.
Alors, oui, je suis à la maison, mais en fait je TRAVAILLE de la maison, et je parie que je fais autant, sinon plus d’heures que plusieurs personnes qui travaillent dans un contexte de bureau pour un employeur, car les pertes de temps, l’inattention et la procrastination sont synonymes de perte de revenus pour moi. Ce serait gentil d’y penser, et de mettre les choses en perspective!